Une longue sécheresse, seuls les lagerstroemias (lilas d’été) ajoutent de la couleur…mais la maison est pleine presque tout le mois d’août: un couple d’artistes français, puis une famille américo-franco-libanaise, puis un clan de Parisiens charmant et curieux de tout, journalistes et théâtreux…Pour cinq nuits, Tristan Soler et sa femme Sarah, petite fille du compositeur André Jolivet et fille du peintre Merri Jolivet.  Sarah a fait ses premiers essais de dessins à Rousselonge, tandis que Tristan, artiste et sculpteur reconnu, a réussi pas moins de 24 tableaux et 5 poèmes!

http://www.tristansolerpaintings.com et tristansolersculptures.com

Tristan explique lui-même son projet (voir d’autres résultats et les poèmes à la Galerie):

Je m’étais, pour cette résidence, proposé chinoisement de travailler sur les ombres des plantes, arbres et fleurs. Il a été naturellement impossible de se limiter à ce postulat zen un peu tranchant, la nature tolérant mal le minimalisme lorsque le jardin offre tant de floraisons colorées, de nervures distinctes, de massifs s’interpénétrant, de feuilles brillantes ou rugueuses, dentelées, découpées, pleines de sèves ou se desséchant, répertoire inépuisable que modifient les heures, que contrarient les nuages, le vent, que l’arpentage présente chaque fois d’une nouvelle manière, d’un nouveau point de vue optique et subjectif. Le poème peut venir soutenir l’impuissance à concurrencer la nature, cette impossibilité éternelle, par musicalité, ayant moins d’exigences vis à vis des apparences, mêlant visions internes et externes, sans soucis de logique spatiale, ou autrement. J’ai écrit cinq poèmes dans ce sens, durant ces quelques jours, qui accompagnent les vingt quatre peintures réalisées sur papier arche, de format 38 par 58 centimètres.  Les ombres ont traversé tout de même le travail, concédant à travers ce thème une relative unité d’approche, résolue picturalement avec des équations plastiques imparfaites. Les jeunes loriots jouant dans l’arbre, scrutant l’artiste en se cachant derrière une feuille, la visite des mésanges, la forge des pics et sittelles au noisetier ont contribué à faire accepter la bataille, l’effort contre l’impossible, à magnifier la joie de ces quelques jours voluptueusement vécus, grâce à l’accueil d’exception de Louisa Jones.

 

Après le 15 août, une famille du Colorado (elle française, lui artiste américain) sont venus laisser leurs enfants une quinzaine de jours–leur fils Dylan, formation de jardinier mais souffrant, et Mawra, libanaise, qui fait une thèse d’ethnologie pour l’Ecole de Hautes Etudes de Paris.  Ils ont passé leur temps entre la terrasse, la bibliothèque et la piscine, mais pas trop sur le terrain. Nous avons connu des chaleurs exceptionnelles…

 Arrivés vers la fin de leur séjour, la famille Barron elle aussi pour quinze jours: mes vieux amis Edwige et Philippe et leurs deux filles. Edwige est journaliste et psychanalyste, arrivant d’un colloque de Cérisy (l’organisatrice du colloque est venue aussi deux jours).  Hannah Barron travaille à France Culture et elle avait interviewé cet été pour la Grande Table David Moinard, directeur artistique de la LIgne du partage des eaux (voir juillet http://www.lepartagedeseaux.fr/).  Olivia est dramaturge, elle prépare un nouveau spectacle mais elle écrit aussi un blog pour Le Monde http://oliviabarron.blog.lemonde.fr .  Son partenaire Jean Morizot écrit pour Le Parisien. Comme de bons journalistes, ils se sont montrés enthousiastes et curieux de tout. C’est leur deuxième année, ils reviendront! 

Hannah en cuisine, puis Hannah, Philippe, Olivia (http://oliviabarron.blog.lemonde.fr ), Edwige et Jean  Morizot, (Le Parisien éditions régionales)

Edwige, Philippe et Olivia Barron…sur le départ. Avec eux est parti le soleil, jusqu’alors trop chaud, pour laisser la place à un froid exceptionnel, mais pas encore de pluie…